Silvia Saskyn

Ritter demande à Lacan : l’Unerkannte (non reconnu) est l’ombilic du rêve, pensant le rêve comme un réseau et c’est un réel qui n’est pas symbolisé. « C’est le réel pulsionnel » ? Lacan dit non, c’est ma réponse actuelle.

Il soulève deux réels hétérogènes, 1) l’impossible à reconnaître auquel le rêve est lié par son nombril, étant le refoulé primordial qui est un trou et étant un réel nommable 2) le réel pulsionnel impliquant un autre trou.

La pulsion est liée aux orifices corporels et l’inconscient a un trou.

Lacan précise que dans le « nombril du rêve » se trouve la marque que nous sommes des êtres qui sont nés.

Comment s’articule la pulsion avec les orifices et l’inconscient ? Comment les orifices du corps, de la langue et de l’inconscient se rencontrent.

Dans le nombril du rêve l’orifice se réduit à un point noué et là se croisent le trou et l’orifice pulsionnel, « le réel pulsionnel ».

En RSI : il lie l’existence au réel, consistance imaginaire au corps et symbolique au trou.

Il marque ici que ce qui lie le symbolique au réel, c’est la consistance du corps. Dans le nœud, le réel pulsionnel, l’inconscient et le corps se rejoignent.

 Il s’agit de deux trous différents : le trou qui se situe au niveau du corps entre réel et imaginaire. Le trou de l’inconscient qui se situe entre le réel et le symbolique, c’est A/

Le nombril du rêve est le stigmate dans l’inconscient de ce réel S(A/). L’Autre est troué et il y a une trace de cette faute dans l’inconscient.

Lacan prenant Urverdrängt = Unerkannte dit que c’est l’impossible à dire, à écrire, ça n’arrête pas de ne pas s’écrire.

“Il n’y a rien de significatif qui dit de l’être de l’objet dans le symbolique… et pourtant il y a une marque de cela dans le symbolique… Il y a quelque chose… qui se synthétisedans une cicatrice, dans une place du corps qui fait nœud.” Ce n’est pas le corps pulsionnel.

Ses noms sont de S(A/) mais ce signifiant n’est pas attaché, étant plus proche de la lettre que du signifiant.

Unerkannte est la limite tandis que d’Uverdrängt, il n’y a rien à extraire. Ceci marque une analogie avec ce qui est désigné comme le réel pulsionnel. Il y a une répercussion d’un réel sur un autre, celui du trou de l’inconscient et du pulsionnel.

La pulsion, (comprise comme “écho dans le corps qu’il y a un dire)”, ainsi, dans la retroaction mis en évidence vers S (A/) supposerait déjà un tamponnage du trou, comme une intrusion de jouissance dans le trou étant ce que sur le côté de l’objet a marqué comme plus-de-jouir.

RSI : met en évidence le trou entre symbolique et réel. Il dit : ” L’inconscient c’est le réel…, c’est le réel tant que troué. Ça va de parler du trou pulsionnel (corporel), au trou de l’inconscient.

Le trou de l’inconscient suppose le refoulement primordial comme marge, puis le S (A/) introduit le bord sur lequel repose la possibilité d’écrire.

Dans « D’une question préliminaire… psychose » Il relève la première symbolisation introduite par l’absence de la mère, c’est le Fort-da, il laisse une trace qui serait déjà le bord du trou.

Cette première marque de symbolisation se retrouve dans la psychose, non ainsi la métaphore paternelle.

  Dans la psychose le désir énigmatique de la mère ne trouve pas ici sa raison dans le phallus DM/x

Il faut ce qui se trouve dans la névrose, la métaphore paternelle où le nom du père interprète le désir de la mère comme un désir de phallus, dont l’effet c’est la signification phallique situé à la place x.

Un faux trou

La notion de trou d’« Identification » est celle du trou central du taureau, il se réfère à la topologie proposé comme structure.

 Où sont les marques sur le taureau ? Il y a une différence entre orifice et trou. Quand on dit qu’un taureau est une sphère avec une poignée, cela implique qu’il y a deux endroits qui portent une marque qui correspond au trou et c’est à ces trous que la pulsion est liée. Citant le théorème de Stockes, il dit que la pulsion est liée au corps par l’orifice et que la fonction de coupe devient une fonction topologique de bord, ce qui n’implique pas que la coupe n’ait pas de prééminence.

En RSI : un faux trou peut être construit avec deux ronds pliés l’un sur l’autre et ils semblent être noués mais il n’y a pas d’interpénétration entre eux, se détachant sans en couper aucun.

Lacan se demande comment il est possible de passer d’un faux trou formé par les deux élastiques repliés l’un sur l’autre à un vrai trou. Ça s’obtient en introduisant une ligne droite infinie qui passe par ce faux trou.

De la géométrie projective, on peut voir que dans cette ligne droite étendue à l’infini les extrémités se rejoignent, équivalant à un cercle, qui de la même manière que la ligne droite, la traversant, rend le faux trou vrai. C’est un nœud borroméen, dont la propriété essentielle est qu’en coupant l’un les deux autres se libèrent.

Au debut il s’agirait de la rencontre de deux taureaux : ce du sujet et l’Autre et le trou ne se vérifie que si quelque chose entrave la relation entre le sujet et l’Autre.

Il manque à l’autisme la marque qu’en tant que troisième élément met en évidence le trou entre le sujet et l’Autre, c’est l’effet de forclusion du phallus comme Nom du père, il se défend contre l’interférence de la jouissance phallique qui vient comme parole de l’Autre, manque de cette jouissance.

Il manque cette première symbolisation, donc il n’y aurait pas de trou puisque le bord supposé dans la première symbolisation n’est pas constituée.

Dans la psychose il y a un trou non borroméen car il y a un troisième terme entre le taureau du sujet et celui de l’Autre. Ce trou non borroméen est rigidifié.

Il faut donc faire la différence entre le borréisme névrotique et le non borréisme psychotique et c’est ce qui marque l’opposition entre les deux, donnant comme produit des trous rigides et flexibles.

Ceci marque le rapport entre la nomination paternelle et l’être-nommé- pour ces deux manières de faire le bord du trou : névrotique et psychotique. Père nommant comme celui qui coupe et distribue l’usufruit des jouissances.

Au début, Lacan donne deux versions du symptôme : le symptôme-métaphore, classique par rapport au symbolique, et le symptôme-lettre par rapport au réel.

Lorsque le nœud de quatre consistances apparaît, les 3 anneaux sont impossibles à distinguer, un quatrième étant nécessaire pour attacher et différencier ce quatrième qui va être l’Œdipe, la réalité psychique.

Dans RSI, il propose le dédoublement des trois consistances comme cela se produit avec les trois nominations. C’est pourquoi la quatrième peut être la nomination Imaginaire (inhibition), Symbolique (symptôme), ou Réel (angoisse).

Le séminaire XXIII commence par Joyce et le 4 n’est aucun des précédemment annoncés puisque le 4 répare un défaut dans la jonction R-S (appelé lapsus) écriture de la forclusion en fait attribuée au père de Joyce. Ainsi le sinthome comme il appelle ce 4 vient à réparer une erreur dans le nœud qui n’est plus borroméen, le symbolique et le réel s’interpénètrent. L’écriture chez Joyce peut occuper cette place dans un quatrième anneau qui corrige la faute.

La généralisation du couple conceptuel lapsus-sinthome a été étendue non seulement à Joyce mais aussi pour comprendre que la non-relation sexuelle peut s’écrire comme un double lapsus des croisements R-S qui laisse le réel, le symbolique et l’imaginaire non noués et qu’un quatrième, le sinthome peut les nouer borroméiquement. Si le lapsus est un (Joyce), la réparation peut être effectuée au lieu de l’erreur, c’est sinthome n’est pas borroméique ou à l’un des autres croisements et ce n’est pas non plus borroméen (S-R sont interpénétrés). Si la réparation est dans l’erreur de croisement R-S cela implique sinthome mais si elle est effectuée à un autre endroit strictement ce ne serait pas sinthome sauf s’il est pris comme synonyme du quatrième nœud.

Tous ces nœuds ne sont pas borroméens et se sont posés pour la psychose dans ses différentes formes cliniques selon la place où la faute est réparée aux différentes croisements et l’anneau qui reste détaché.

En revanche avec double lapsus du croisement S-R qui écrirait le non- rapport sexuel structural le quatrième noeud noue borroméiquement R-S-I, il n’y a pas d’interpénétration des enregistrements qui permettrait de le penser comme des chaînes névrotiques. La lecture du noeud borroméen de 4 (possible dans le double lapsus), se produit en névrose sous forme de redoublement de chacun des enregistrements (inhibition- symptôme-angoisse). Elle donnera lieu aux différentes suppléances à explorer au singulier les différents enchaînements qui comme inventions diverses vont à la place de la relation qui n’y a pas comme les déchaînements qui de façon contigent les déjouent.

Si le lapsus est double le 4 permet de lier les 3 enregistrements de manière borromeique, névrosé étant le mode de traitement à la condition structurelle de aucun rapport sexuel que le double lapsus écrirait.
Le Borromée proposé (L’insu) est celui de ce sinthome réel lié à l’imaginaire du corps et au symbolique de l’inconscient, chaîne à 3 maillons.
Problème posé : Lacan n’explicite pas que ce n’est pas la même chose le sinthome chez Joyce que de nommer comme sinthome le 4 qui vient à nouer RSI de manière borromeique qu’ils sont dénoués par le double lapsus qui écrirait “il n’y a pas de rapport- sexuel”.